Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’abord, puis les contrôleurs généraux, qui, sous ce titre, eurent le gouvernement des finances du royaume.

Cette organisation simple, et convenable à la marche et à la régularité des, services de la recette et de la dépense, pouvait, si elle eût été maintenue, conduire à des améliorations, et procurer des économies dans les frais de gestion. Elle ne fut pas long-temps conservée. Uniquement dans la vue de remplacer par de nouvelles finances les fonds que le luxe et la guerre absorbaient la recette des tailles, celle des aides, des gabelles, furent remises à autant de receveurs généraux ou particuliers ; et plusieurs branches de dépenses eurent de nouveaux trésoriers spéciaux.

Le gouvernement et les contribuables ne tardèrent pas à ressentir les funestes effets d’un système qui livrait la répartition, le recouvrement et l’emploi des revenus publics, à l’inexpérience et à l’incurie. Avec les agents se multiplièrent les frais et les infidélités. Bientôt on acquit la preuve que des comptables de tous les degrés détournaient, sous différents prétextes, de fortes parties de fonds qu’ils faisaient valoir à leur profit, et qu’ils couvraient, pendant plusieurs années, ces malversations, en différant la production de leurs comptes. D’autres, plus inhabiles que coupables, laissaient arrièrer le recouvrement de l’impôt, et le trésor, obéré, achetait à gros intérêt des traitants des secours qui souvent provenaient de ses caisses. Au mépris des instructions données par Louis XII, les trésoriers de France et les généraux des finances, moins exacts à remplir les devoirs de leurs charges qu’à toucher leurs taxations, ne se montraient plus dans Les arrondissements qui leur étaient assignés. A leur exemple, les