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de trésoriers de France. Les baillis royaux, les sénéchaux, prévôts et vicomtes, faisaient la recette des revenus et droits domaniaux, qui formaient originairement les deniers ordinaires de la couronne, dont le produit était recueilli, par un changeur du trésor. Les tailles, les aides, et chaque branche des autres impositions composant les deniers extraordinaires, avait ses collecteurs, receveurs ou fermiers, qui tous versaient dans les mains des receveurs généraux, au nombre de six. Chaque. pays d’état avait en outre son trésorier particulier. Le changeur du trésor, ou celui des receveurs généraux qu’il plaisait au roi de choisir, accompagnait ordinairement la cour. Il était chargé d’acquitter les dépenses du gouvernement et les pensions, au moyen des sommes qu’il tirait des généralités, et il disposait par assignations des fonds qui restaient sans emploi dans les recettes générales. En adoptant la vénalité des offices comme une ressource habituelle, François Ier porta à seize le nombre des receveurs généraux. Il charga ces comptables de recueillir indistinctement les produits « tant du domaine que des aides, tailles, équivalents, gabelles, décimes de gens d’église, octrois, contributions des villes, et tous autres deniers d’impositions[1]. » De cette manière disparut la distinction entre les revenus ordinaires appartenant à la couronne, et les revenus extraordinaires qui devaient n’être employés que pour les besoins de l’état. Cette distinction, maintenue jusque alors, n'était plus à la vérité observée que de nom depuis

  1. Le Guydon général des finances.— Moreau de Beaumont t. 2, p. 15.