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pe, causa la dévastation de plusieurs contrées de la France et légua aux générations futures des tributs et des engagements inconnus jusque alors.

L'une des plus abondantes ressources du règne de François Ier après les impôts, et celle dont ce prince usa le plus fréquemment, fut, l’aliénation des emplois publics, non seulement pour les trésoriers, les élus, les receveurs, grenetiers, contrôleurs et autres administrateurs et comptables des finances et des domaines ; mais encore dans tous les degrés de la magistrature, depuis les charges du parlement et-des autres cours souveraines jusqu'aux greffes des bailliages. Lorsque le prix assigné aux charges et aux emplois déjà existants eut été absorbé, on en augmenta de beaucoup le nombre ; les nouveaux offices se vendirent à bureau ouvert ; et aux gages que l'on assurait aux titulaires par addition à l’impôt on réunit l’exemption flatteuse des tailles et des autres droits. Dès lors, l'érection en offices, et moyennant finances, des emplois comptables dont les titulaires avaient été simplement commissionnés et cautionnés, fit de ces places une propriété viagère qui multiplia, au détriment des autres classes de contribuables, le privilège d’immunité, précédemment réservé pour la noblesse, les cours souveraines, l’université et les commensaux du roi[1].

Il n’existait pas jusqu’à ce règne de centre unique des revenus de l’état. Le domaine était administré dans les provinces par des officiers royaux qui avaient le titre

  1. Mercure françois, année 1614.- Mémoires sur les impositions, par Moreau de Beaumont, t. 4, p. 371, et t. 3, p. 250, 259, etc.- Œuvres de Pasquier, t. 1, p. 405, A, et t. 2, p. 423, B.