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ccessifs la réduisirent d'un tiers; et le roi supprima quelques droits de localité plus incommodes pour les peuples que profitables pour le trésor.

Entraîné vers l'Italie par une ambition qu'animait le double désir de conquérir le Milanais, qui devait lui revenir comme héritier des Visconti, et de rentrer en possession du royaume de Naples; mais fidèle au plan qu’il s’était tracé pour le soulagement de ses sujets, Louis XII ne chercha point dans de nouvelles impositions les ressources que nécessitaient les préparatifs et le soutien de cette grande et toujours funeste entreprise. Il préféra l’aliénation du domaine, dont il usa à différentes époques; Mais le parlement, en sa qualité de conservateur des intérêts de la couronne, mit aux ventes des conditions qui leur donnaient le caractère d’un simple engagement avec faculté de rachat. Les traitants, trouvant une forte garantie dans les propriétés et les revenus qu'on leur offrait, firent volontiers l’avance des fonds demandés. L’un de ces emprunts temporaires, fut porté à six cent mille livres de rente. Dans les moments favorables, le roi trouvait, par son économie, le moyen de faire des remboursements qui rétablissaient la couronne dans ses droits.


1510.- Une nouvelle fixation des cautionnements que devaient fournir en numéraire les receveurs généraux, les trésoriers et les autres comptables, dut procurer encore une abondante ressource au trésor. Cette mesure, commandée par la nécessité de se procurer une garantie de la gestion des dépositaires du revenu public, a pu donner lieu aux reproches adressés à Louis XII d’avoir introduit la vénalité des offices royaux.