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par les états assemblés en 1484, et de borner les dépenses ordinaires du gouvernement aux ressources du domaine. Ces ressources à la vérité s’élevaient à plus d’un million : car, indépendamment du fermage des biens fonds, des rentes et redevances, des droits de greffe, et autres semblables, dont se composait originairement le revenu du domaine, on considérait comme tels alors les droits de douanes et la portion des aides et des gabelles qui n’avait pas une d’estimation spéciale. La mort prématurée de ce prince ne lui permit pas de réaliser ses projets; et il en laissa l’exécution à son successeur.

Aucun roi de France n’usa de la nouvelle prérogative du trône en matière d’impôts avec autant de modération que Louis XII.

1498. - Le premier acte de son gouvernement fut d’accorder l’exemption du tribut féodal qu’on levait au commencement de chaque règne sous la dénomination singulière de joyeux avènement. Ce tribut consistait dans une taxe que tout sujet tenant de la couronne un privilège ou une charge, à quelque titre que ce fût, devait payer au nouveau roi pour obtenir d’être confirmé. Éclairé par les avis de personnages notables du royaume qu’il avait appelés auprès de lui, Louis XII voulut faire droit aux réclamations que, n’étant encore que duc d’Orléans, il avait entendues dans les états-généraux tenus au commencement du règne de son neveu Charles VIII.

Par le maintien de la discipline, et en assurant avec exactitude la solde des troupes, il parvint à délivrer les