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partition moins arbitraire de l’impôt, on les abandonna presque aussitôt. Loin d’améliorer le domaine, on en détacha, en faveur d’un prince, des biens considérables, qui avaient été confisqués sur l’un des plus cruels ministres de Louis XI; on ne s’occupa des douanes intérieures que pour remettre en vigueur des dispositions déjà anciennes concernant la répression de la fraude, les formalités à observer par les marchands, la perception des droits et taxes alloués aux receveurs et aux commis pour prix des quittances et des expéditions qui étaient à la charge du commerce. La législature des gabelles n’éprouva aucun changement ; la taille, son nom et ses rigueurs restèrent ce qu’ils étaient précédemment. A la fin de l’année, la dame de Beaujeu, qui gouvernait le royaume, fit proroger par le parlement la levée des trois cent mille livres qui n’avaient été accordées que pour une fois seulement ; et l'on n’usa pas d’une autre formalité pour la continuation du principal des tailles, à l’expiration des deux ans qui étaient le terme assigné si leur durée. Avant ce temps un nouveau traité avec les cantons suisses avait ramené leurs soldats en France; et le royaume, agité par la guerre folle, qu’avait enfantée la rivalité du duc d’Orléans et de la dame de Beaujeu, était traversé par des troupes qui envahissaient la Bretagne, dans l’intention d'assurer la réunion de cette province à la couronne, après la mort de son duc, qui ne laissait pas d’héritier mâle[1].

Le simple enregistrement, par une cour judiciaire, de

  1. Ordon. de Fontanon, 1611, t. 2, p. 450. - Guydon des finances, p. 207. - Mém. de Commines. - Corps universel diplomatique, par Dumont, t. 3, p. 127.