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dons et aliénations du domaine; on supprima quelques pensions; et la dépense des troupes éprouva une forte réduction par le licenciement d’un corps de six mille Suisses[1].

1484.— Après avoir exposé ces réformes aux états-généraux réunis à Tours, et les avoir instruits des motifs de leur convocation, le chancelier, Guillaume de Rochefort, entretint l’assemblée des mesures qui avaient été prises pour rétablir le domaine de la couronne : « Car, dit-il, l’intention du roi n’est point de puiser dans la bourse de ses sujets, ni de les surcharger d’impôts; il commencera par consacrer le revenu du domaine à la dépense de sa maison et à l’acquit des autres charges de l'état, et ne demandera que les contributions absolument indispensables pour la défense du royaume. Son premier vœu, son désir le plus ardent, est de voir son peuple content et heureux. Voici maintenant, ajouta le chancelier, ce que le roi exige de vous : il exige que tout ce qu’il semblera bon et profitable pour l'honneur du roi et le bien de son peuple lui soit remonstré libéralement, franchement, toute crainte et affection mise dehors, car son intention est de vous faire vivre en paix, en police et justice[2].

L'assemblée répondit complètement à l’appel fait à la sincérité de ses membres.

  1. Ordon. du 27 déc. 1484. - Ph. de Commines.
  2. Ordre tenu et gardé en la notable assemblée des trois états, représentant tout le royaume de France, convoqués à Tours par le roi Charles VIII, en l’année 1483.