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du nom de Philippe-le-Hardi, qui le premier en avait fait fabriquer[1].

Après la guerre du bien public, que les princes avaient suscitée à Louis XI, les parlements et la cour des aides. devinrent l’objet de la sollicitude de ce roi politique. Il prorogea pour six années des crues sur la gabelle, dont le produit était spécialement affecté aux gages des magistrats, et il renouvela les ordres donnés pour que les vacations du matin et de l’après-midi leur fussent payées exactement. Attribuant à des suggestions étrangères les destitutions qu’il avait prononcées à son avènement, il reconnut le principe de l’inamovibilité des offices royaux, dans une déclaration portant qu’il ne serait disposé à l’avenir d’aucun emploi que dans le cas de vacance par décès ou démission, ou par forfaiture reconnue par juges compétents[2].

Sous ce règne, l’établissement des postes aux lettres procura encore du soulagement aux communes, et de nouvelles facilités au commerce. Jusque là, les dépêches et les messages des seigneurs étaient transportés aux frais des villes. Un intérêt que Louis XI avait à être promptement instruit des événements qui avaient lieu sur tous les points du royaume donna naissance à l’organisation des courriers; et, peu de temps après, il fut permis aux particuliers de se servir de cette voie pour faire parvenir leur correspondance.

Ces divers moyens, habilement employés par un roi

  1. Ordon. du Louvre, t. 15, p. 348, 5115 t. 17, p. 33, 453 et 454.
  2. Ordon.du Louvre, t. 4, p. 15, 16, et t. 17, p. 20, 25, 31 et 68.