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ceux qui n’en avaient pas encore obtenu, et fixait les taxes que, suivant l’esprit des temps, les maîtres nouvellement reçus devaient payer tant au trésor qu’à leur confrérie; il établissait des manufactures d’étoffes de soie et d’argent; et, afin de procurer à la France la matière première de ces riches tissus qu’elle tirait de l’Italie, il encourageait par des exemptions d’impôt et par d’autres privilèges, l’exploitation des mines de métaux précieux, et offrait à l’agriculture et à l'industrie la plantation des mûriers et l’éducation des vers à soie, dont les habitants de la Touraine ne surent pas profiter. Dans l'intention de diriger les vues de la nation vers le commerce extérieur, il accordait des privilèges aux roturiers qui s'y livraient, et le permettait aux nobles et aux ecclésiastiques, sous la condition de n’importer les marchandises que sur des bâtiments nationaux. A l’occasion d’une assemblée des notables des principales villes, il avait voulu que chacune lui députât deux des plus habiles négociants. Il appelait les marchands des Pays-Bas, tant par la suppression des taxes arbitraires dont ils étaient l’objet dans nos ports que par l’abolition en leur faveur des droits d’aubaine et de naufrage. Par de semblables avantages, et pour reconnaître l’attachement de la ville de Lyon, et un don en argent qu’elle lui avait octroyé, il attirait aux foires nouvellement accordées à cette ville les commerçants de la Savoie et des pays voisins qui précédemment fréquentaient celles de Genève. L’altération des monnaies était recherchée et sévèrement punie ; et, pour la facilité du peuple, on multipliait les menues monnaies connues sous le nom de li hardis (liards),