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refus de la part des députés, et nonobstant appel ou opposition[1].

Ces mesures étaient bien opposées à l’opinion des hommes les plus éclairés du temps, puisque Philippe de Commines, ministre et l’un des confidents de Louis XI, écrivait à cette époque : « N’y a il roy ne seigneur sur terre qui ait pouvoir, oultre son domaine, de mettre un denier sur ses subjectz sans octroy et consentement de ceux qui le doivent payer, si non par tyrannie et violence. » Mais, ajoute l’historien, les menaces ni les remontrances ne purent obtenir de ce prince le soulagement du peuple : les intérêts de sa politique étaient seuls écoutés par lui.


1477.- La mort de Charles-le-Téméraire, qui fut tué devant Nanci, en délivrant Louis XI de son adversaire le plus puissant ; offrit au roi l’occasion de se remettre en possession des places et des revenus aliénés de la Picardie, et, après quelques hostilités, ide réunir à la couronne le comté et le duché de Bourgogne ; Les états de ces deux provinces demandèrent et obtinrent « que les particuliers et sujets fussent maintenus à toujours en toutes leurs droitures, franchises, libertés, prérogatives et privilèges. » L’acte qui reconnut ces précieuses prérogatives stipula que les trois états ne s’assembleraient qu’en vertu de lettres patentes, mais que l’on ne pourrait « lever ne cueillir sur iceux pays et duché, aides ne subsides, soit au profit du roi, ou

  1. (1) Ordon. du Louvre, t. 17, p. 289, 384, 592.- Mém. de Commines.- Mézerai.