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que de celle d’écrire aux magistrats des villes, pour leur exposer le besoin de nouveaux subsides. A la vérité, les notables des trois ordres avaient été assemblés dans la ville de Tours en 1468, à l’occasion des différents qui existaient entre le roi et les princes. A cette assemblée Louis XI « n’avoit appelé que gens par lui nommés, qu’il pensoit qu’ils ne contrediraient point à son pouvoir, et auxquels il promit beaucoup, mais donna peu. » La question des impôts n’y fut pas traitée directement; mais, dans l’assemblée, les députés terminèrent en assurant le roi qu'ils étaient disposés, à coopérer de tout leur pouvoir à l'exécution de ses desseins, « les gens d’église par prières, oraisons et biens temporels, la noblesse et le peuple de leurs corps et de leurs biens jusqu’à la mort inclusivement[1]. »

La dissolution de l’assemblée avait été suivie d’une augmentation de quarante sous d’abord, puis de quatre livres par muids sur tout le sel existant dans les greniers royaux. Car la déclaration des députés, bien que conçue en termes généraux, avait été une autorisation suffisante pour un prince habitué à donner à tous les engagements l’interprétation la plus favorable à ses vues, et qui, en même temps qu’il réunissait les états des trois ordres du Dauphiné (1476), à l’effet d’obtenir un subside, donnait pour instruction à ses commissaires de passer outre à la levée de l'imposition au cas de délai ou de

  1. Economies royales de Sully, t. 8, p, 455. - Mémoires de Commines.- Guy Coquille, chap, 5.- Ordon. du Louvre, t. 17 p. 353, etc.