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la vente du vin en détail se trouvait réduit du quatrième au huitième[1].

Après l'inutile bataille de Montlhéry, des négociations adroitement conduites par le roi, et dans lesquelles la corruption avait une part active, rompirent la ligue des princes. Le duc de Bourgogne obtint de nouveau l’abandon des villes et forteresses de la Picardie, avec la jouissance des revenus domaniaux, des tailles, des aides, ordonnées pour la guerre, et des autres produits que le roi avait rachetés trois mois auparavant. Cette fois encore la rétrocession eut lieu avec faculté de rachat par la couronne, mais moyennant deux cent mille écus d’or, et seulement sur les héritiers du comte de Charolais, Des gouvernements, des domaines, le droit de lever des tailles, des dignités et des pensions, furent largement accordés par le roi à tous les princes, seigneurs et capitaines qui avaient pris les armes contre lui. Le rétablissement des impôts que les confédérés avaient abolis devint le premier objet de leurs soins; et ils stipulèrent pour les receveurs et autres comptables la décharge des sommes qu'ils avaient prises durant les hostilités. Telle fut l'issue de la guerre du bien public, ainsi nommée « parce qu’elle s’entreprenoit soubz couleur. de dire que c’estoit pour le bien public du royaulme[2].  »

Tant de concessions faites par prince qui ne

  1. Mémoires de Commines.- Ordon. du Louvre, t. 16, p. 333, 335, 339,341 et 435.
  2. Ordon. du Louvre, t. 16, p. 365 et suiv.- Mémoires de Commines.