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cette province. Les Bourguignons trouvèrent protection, contre le nouvel impôt qui les menaçait, dans les dispositions du traité d’Arras, et dans la fermeté de Philippe-le-Bon, lequel « tailloit peu ses sujets ; aussi estoient-ils comblez de richesses, et en grand repos, ce qu’ils ne furent oncques puis. » Le duc de Bretagne gagna du temps, en proposant de consulter les états de la province sur des questions qui touchaient à ses plus anciens privilèges[1].


1464.- Ces entreprises du roi, et les autres sujets de mécontentement déjà existants, portèrent les grands vassaux à s’unir contre un prince qui, menaçait l’indépendance que tous prétendaient s’attribuer, et que plusieurs possédaient réellement. Une ligue se forma : elle était composée de la plupart des princes du sang, de tous les capitaines de Charles VII, du duc de Bretagne, du duc de Bourgogne, du comte de Charolais, connu depuis sous le nom de Charles-le-Téméraire, et de beaucoup d’autres seigneurs. De longues plaintes, d’abord répandues dans toutes les classes par des émissaires, puis publiées en forme de manifeste, excitent les esprits contre le gouvernement de Louis XI, en représentant « la confusion et grande calamité de la chose publique résultant de oppression des gens d’église et des magistrats; de la violation des lois; et des grandes, extrêmes et excessives charges et exactions de pécunes dont le pauvre peuple est si très fort foulé que à peine les peut-il supporter. » Dans cet acte, les princes an-

  1. Mémoires de Commines. - Ordon. du Louvre, t. 16, p. 95. Mézerai, etc.