Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réglèrent le mode de nomination des capitaines, la formation et la composition des nouvelles compagnies, leur habillement, leur solde. Elles prononçaient des peines pour les délits commis par les hommes de guerre, obligeaient les capitaines, sous leur responsabilité, de livrer les coupables aux tribunaux, et prescrivaient enfin toutes les mesures propres à introduire une bonne discipline dans l’armée. Le logement. et la nourriture des gens des guerre restèrent toutefois à la charge des habitants, le clergé excepté. A l'égard de leur solde, afin que le paiement n’en éprouvât plus de retard, le roi, réa1isant ce qu’avait entrepris le sage Charles V, et tenté Charles, VI, ordonna que le produit des tailles serait destiné uniquement au paiement de cette dépense. En même temps, défenses furent faites aux seigneurs dans les terres desquels les tailles seraient imposées pour les besoins de l'état d'en empêcher la levée, d'en retenir les deniers, ou de mettre aucune crue à leur profit, comme ils avaient coutume de le faire, et ce, sous peine de confiscation de tous leurs biens[1].

A partir de cette époque la taille, de passagère et de féodale qu’elle, était, devint une imposition royale, publique et permanente, en raison de l’affectation qui lui fut donnée. On peut croire, d’après Philippe de Commines, historien contemporain, que le roi gagna par des pensions les seigneurs opposés à une mesure qui les privait du droit acquis de tailler leurs hommes. Ce qui confirme cette opinion, c’est que l’arrangement

  1. Ordon. du Louvre, t. 13, p. xvj, xxviij, lxxxij, 306, 351, 352, et t. 9, p. iv, x et 203.