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en sa qualité de comte de Flandres, le roi affranchit de l’imposition foraine, ou droit de transit, que l’on percevait à Tournay, les blés, les grains et autres marchandises venant des terres de l’empire, et qui empruntaient le territoire de la France pour aller dans les Pays-Bas[1].

La législation sur les sels, déjà si variée dans les provinces, suivant qu’elles étaient passibles, exemptes ou rédimées de gabelles, éprouva, du temps de Charles VII, une nouvelle modification en Saintonge et dans le Poitou. La gabelle y fut remplacée par un droit de quart, lequel consistait en cinq sous pour livre tournois, payables à chaque vente, revente ou échange de cette denrée[2].

C’est ainsi que le défaut d’une loi unique et uniforme, en maintenant, contre le vœu déjà évident du trône, la diversité des conditions, et la multiplicité des impôts, perpétuait au préjudice des sujets l’inégalité des charges, l’élévation des frais de perception, les concussions que la variété des tributs favorise, et atténuait les ressources que l'état était en droit d’attendre des sacrifices de la nation. Nonobstant ces causes de confusion, et malgré les soins de la guerre, Charles VII s'occupait incessamment de réparer les désordres de l’administration, et d’adoucir les maux inséparables de longues hostilités, dont les intervalles avaient été marqués par des inondations, par la peste et la famine qui désolèrent la France entière[3].

  1. Ordon. du Louvre, t. 14, p. xij et 40. - Guy Coquille, ch. 5. V.
  2. Ordonn. du Louvre, t. 14, p. 199.
  3. Ordonn. du Louvre, t. 14, p ; 388 et 390.