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dans la capitulation, ou revendiquées comme un droit anciennement acquis.

Paris méritait des ménagements en raison de ses malheurs. Cette ville, long-temps désolée par la guerre etla maladie, était en partie dépeuplée et couverte de ruines; des bandes de brigands infestaient ses environs, et les loups dévoraient les enfants jusque dans son enceinte. On y attira des habitants de la Normandie dépouillés de leurs biens par les Anglais, en leur accordant une exemption totale d'impôts pendant trois ans. Plus tard, tous les habitants jouirent de l'immunité des tailles, moyennant la restitution au roi d’un tiers du produit des aides accordées pour la guerre, et que ce prince fleur avait d’abord abandonné. Cette immunité temporaire dans son origine, se perpétua, et devint un privilège habituel de la capitale[1].


1443.- Les états de Languedoc se rachetèrent des aides par un équivalent, qui fut fixé d’abord à quatre vingt-trois mille livres tournois par an, somme qu'ils se procurèrent au moyen de taxes sur la viande fraîche et salée, sur le poisson et sur la vente du vin en détail. Cette faveur avait été précédée de la suppression de la taxe foraine et de droits à la sortie sur les blés et les vins, dont la province tenait à s’affranchir, parce que leur existence nuisait à son commerce avec l'étranger[2].

  1. Ordon. du Louvre, t. 13, p. xxvj, 358, 510, et t. 14, p. 52 et 53. - Œuvres de Pasquier, t. 2, p. 177.
  2. Ordon. du Louvre, t. 13, p.xxxv, 230, 231, 384, 397, et t. 14, p. ix, 387 et suiv.