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de régisseur ou de fermier, les ecclésiastiques, les nobles, les officiers au roi et ceux des grands seigneurs. Cette exclusion était dictée, sans doute, par l’expérience précédemment faite des inconvénients qui résultaient de l’admission de personnes puissantes au maniement des deniers publics. Les règlements concernant la perception de ce subside n’accordent l’exemption des taxes qu'aux « nobles vivant noblement et poursuivant armes, ou qui, par ancienneté, ne les peuvent poursuivre. » Nonobstant cette règle, la nécessité des circonstances, la faveur et l’importunité arrachèrent à la libéralité du prince des exceptions qui durent atténuer de beaucoup la ressource que promettaient les aides. Des seigneurs dont il fallut acheter le service, de riches abbayes, des corps influents, tels que l’université et les cours de magistrature, obtinrent l'immunité des taxes. Beaucoup de villes et des provinces entières jouirent de réductions, d’abonnement ou d’exemptions totales[1].

De ces dernières concessions, les unes étaient faîtes à titre d’octroi aux communes, à charge par elles de pourvoir aux réparations des murailles qui les protégeaient; d’autres furent accordées comme une récompense due à la fidélité gardée pendant l’occupation étrangère; d’autres conservèrent à des places nouvellement soumises les privilèges que les Anglais avaient consentis dans les derniers temps, afin de se ménager l'affectíon des peuples; ailleurs elles furent stipulées

  1. Ordon. du Louvre, t. 14 ; p. 79, 184, 227, 249, .316, et t. 13, 14, 390, 122, 194.