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reconnut les privilèges de la province, déclara que l'imposition avait été levée à son insu et ordonna que le recouvrement en serait suspendu jusqu’à l’assemblée de l’année suivante. Enfin, au moment où les Anglais se disposaient à faire le siège d’Orléans (1428), les états-généraux des pays qui restaient à Charles VII, réunis à Chinon, votèrent un subside de quatre cent mille livres, payable moitié par le Languedoc et le Dauphiné, moitié par la Langue-d’Oyl [1].


1455.- Un accord fait avec le duc de Bretagne, et, dans la suite, le traité de réconciliation qui fut conclu à Arras entre Charles VII et Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, hâtèrent la rentrée du roi dans sa capitale, en affaiblissant le parti des Anglais en France. Par ce traité le duc de Bourgogne était mis à jamais en possession, pour lui et ses hoirs mâles ou femelles, des comté et duché de Bourgogne, du comté de Mâcon, de la Picardie, de l’Artois, du comté de Boulogne, et des cités, villes, forteresses, situées dans ces provinces; terres, rentes, droits et profits quelconques qui y appartenaient à la couronne, ainsi que des aides, revenus et autres, impositions qui s’y percevaient. En outre, le duc n’était tenu ni de foi et hommage, ni d’aucun service envers Charles VII, pour les terres et seigneuries qu’il possédait en France; et ses sujets étaient dispensés de l’obligation de s’armer au commandement du roi. Par ces concessions, la maison de Bourgogne, qui possédait encore la Flandre et les Pays-Bas, devint sinon supérieure du moins l’égale des rois de France

  1. Ordon. du Louvre, t. 13, pl xj, xij, 14, 34 et 133.