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die, ainsi que parle passé ; « et tant comme bon lui sembleroit[1]. »

Le maintien des impositions, en exposant dans ces temps de désordres les peuples aux concussions des traitants, ne les délivrait ni des vexations des gens de guerre ni de la mutation des monnaies. Cette dernière opération, si facile et si pernicieuse; occupait, comme à l'envi, Henri V et le dauphin Charles, que ses ennemis nommaient par dérision le roi de Bourges. Elle fut, avec les emprunts et l'aliénation des biens et des revenus du domaine, la principale ressource de ce prince long-temps après que la mort de son père l'eut appelé au trône, sous le nom de Charles VII.


1422.- Dans ces moments de calamités publiques, cependant, la nécessité resserra les nœuds qui doivent unir la nation au monarque, et que, pour le malheur de la patrie, la violence des princes du sang royal avait rompus sous le règne précédent. Charles VII obtint d’abord une aide d’une assemblée des trois états, qu’il réunit à Bourges. Peu après (1425), les trois états de Languedoc, convoqués à Carcassonne, lui accordèrent deux cent mille livres tournois d’abord, puis, d’autres secours annuels (1426). A l’occasion d’une aide de cent cinquante mille livres tournois, le lieutenant du roi leva vingt-deux mille livres en sus, au profit du comte d’Armagnac. Sur la réclamation des états, invoquant le privilège qu’ils possédaient de n’être imposés, pour quelque cause que ce fût, que du consentement des députés des trois ordres, le roi

  1. Ordon. du Louvre, t. 11, p. 109 et 118.