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tection qu’il accordait aux mineurs, étrangers pour la plupart[1].

Ces impôts et le produit de l’altération des monnaies, avec celui des aliénations, au lieu d’être employés aux besoins les plus pressante de l’état, servirent à soudoyer la populace de Paris, instrument aveugle des desseins du duc de Bourgogne. Les forteresses dégarnies, les provinces laissées sans défense, étaient abandonnées aux entreprises que ne cessaient de faire les Anglais dans le midi et vers le nord de la France. Une armée nombreuse les atteignit dans la Picardie, qu'i1s traversaient en vainqueurs. Mais ces troupes, assemblées à la hâte, et commandées par des chefs insubordonnés, essuyèrent une défaite totale à la bataille d’Azincourt (1415), où périt l'élite de la noblesse française. Peu de temps après, une flotte eut le même sort. Elle avait été formée de vaisseaux et de marins achetés à l'Écosse, à la Bretagne, aux Génois et à l’Espagne, et payée avec les fonds obtenus par l'aliénation des domaines, par de nouveaux impôts sur les laïcs, par un équivalent ou aide représentant le dixième de tous les bénéfices ecclésiastiques du royaume, et par la vente ou l’engagement des joyaux de la couronne.


1419.- A cette funeste époque de désastres et de discordes civiles, le dauphin, qui fut roi depuis sous le nom de Charles VII, obtint la régence en qualité de lieutenant-général de son père. En conséquence de ce choix le roi révoqua les pouvoirs que plusieurs années

  1. Ordon. du Louvre, t. 10, p. 70, 140, l4l, 213, 225, 394, et t. 11, p. lij.