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cours souveraines, de l’université, des notables de Paris et d’autres villes, réunis à Auxerre, à l’occasion d’une réconciliation qui venait d’être jurée entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans, des plaintes avaient été portées contre les désordres du gouvernement. Ou en renvoya l’examen à une assemblée plus nombreuse, dont la réunion eut lieu peu après à Paris (1413), et qui, bien qu’elle eût été composée de notables choisis sous l’influence du duc Jean de Bourgogne, fut qualifiée d’assemblée d’états-généraux.

Des harangues véhémentes peignirent les malheurs du royaume, effet de l’ambition des princes, et signalèrent les déprédations et les désordres attribués à la cupidité des officiers de la couronne ; « le luxe et les violences des trésoriers, des généraux des aides, des receveurs généraux, grenetiers et de tous autres qui avaient part au maniement des finances. » Plusieurs de ces derniers furent éloignés. Une longue ordonnance, publiée en lit de justice, annonça les dispositions utiles sur la police et les finances; mais des troubles accompagnés de proscriptions et de massacres en rendirent les dispositions sans effet. De nouvelles taxes furent établies dans le royaume. A Paris, les bouchers, qui maîtrisaient la ville par la terreur et les assassinats, furent chargés du recouvrement : ils traînaient en prison sans pitié les personnes qui ne payaient pas sur-le-champ, quels que fussent l'âge, le rang ou la condition. Au nombre des perceptions qui prirent naissance à cette époque figure le dixième du produit purifié des mines d’argent que s’attribuaient les seigneurs, et qui fut revendiqué au nom du roi en raison de la pro-