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qu’ils devaient prêter fut remise aux receveurs; le terme du remboursement y était indiqué, mais sans intérêts. Le roi s’engagea personnellement sur sa parole d’honneur, et la remplit fidèlement.


1388.- Charles VI cependant, parvenu à vingt et un ans, commençait à supporter impatiemment la tutelle de ses oncles. Eclairé d’ailleurs sur les abus de leur administration, il annonça l’intention de gouverner par lui-même. Les ducs de Bourgogne et de Berri s’éloignèrent mécontents d’une cour où ils allaient être sans influence. Ce changement valut aux peuples un léger soulagement par la réforme des additions qui avaient été apportées depuis plusieurs années aux aides et à la gabelle, et la satisfaction stérile de voir rechercher et punir par de nouveaux réformateurs les malversations commises dans la répartition des tailles, dans le recouvrement des aides, et dans le paiement des gens d’armes. Afin d’ôter tout prétexte aux rapines des soldats, on ordonna que le produit d’une taille générale serait affecté à leur entretien; et durant une trêve de trois années, qui fut conclue avec l’Angleterre, plusieurs règlements sur la police et les finances annonçaient les bonnes intentions qui animaient le duc de Bourbon, que le roi avait retenu près de sa personne pour l’aider dans les soins du gouvernement.


1389. - Pendant un voyage que Charles VI fit dans le midi de la France, il délivre l’Auvergne et le Languedoc des exactions violentes du duc de Berri, qui avait le gouvernement de ces provinces. Lorsque les vassaux opprimés se plaignaient de l'excès des imposi-