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gleterre fût employée contre la Flandre, encore révoltée, et qui lui appartenait depuis la mort de son beau-père[1].

Le clergé ne fut pas exempt, sous ce règne, des persécutions que l’énormité des impôts et l’avidité des traitants attiraient sur les classes non exemptes : poursuivis, saisis dans leurs biens par les collecteurs du pape pour le paiement des décimes, procurations, services, et premiers fruits des bénéfices, que Clément VII faisait lever dans le royaume, les ecclésiastiques durent aussi payer à l’état une demi-décime que ce pape accorda au roi. Ils étaient, de plus, tenus au paiement de toutes les aides de guerre. Plus tard, pendant le schisme qui déchira l’Église, lorsque le royaume fut soustrait l'obédience de Benoît XIII, une assemblée du clergé consentit librement au paiement des nouvelles taxes pour trois années, mais en stipulant la réserve des franchises et immunités des membres de l’Église, et sous la condition que le recouvrement et les poursuites se feraient par des ecclésiastiques, sans l’intervention de l’autorité séculière[2].

Tant de ressources auraient dû suffire aux frais des armements; mais elles ne pouvaient satisfaire l'insatiable avidité des ducs. On fit un emprunt forcé, expédient qui n’était pas nouveau, mais dont on trouve, pour la première fois, à cette époque, le mode d’exécution. Une liste de bourgeois aisés et des sommes

  1. Chronique de Froissard, t. 2. - Ordon. du Louvre, t. 7, p. 186, 759 et 768. - Mézerai. - Boulainvilliers, etc.
  2. Ordon. du Louvre, t. 7, p. 131, 133, 760, 525, art. 4 ; t. 8, p. 289, 413, art. 5, 790, et t. 8, p, 290 et suiv.