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les représentants de la puissance royale, plusieurs provinces, l’Artois et le Dauphiné, avaient continué d’octroyer des subsides annuels. Par cette contribution volontaire, qui se composait de taxes choisies suivant les contenances des habitants, et recouvrées par des collecteurs de leur choix, ces provinces conservèrent l’usage de leurs assemblées des trois états, et la faculté de porter leurs réclamations au pied du trône. Elles obtenaient en même temps la confirmation d’immunité de tous les impôts, redevances, corvées, prises de denrées et de marchandises, que la volonté des princes qui gouvernaient la France avait rétablis sur le reste du royaume. Dans le même temps, la gabelle était modifiée pour les habitants du Poitou et de la Saintonge à un droit de cinq sols pour livre à chaque revente du sel, après l’enlèvement des marais salants, pour lequel on payait moitié du prix d’achat. Mais le Languedoc, privé de l’usage de ses assemblées provinciales, fut pour un temps assimilé au reste du royaume en tout ce qui concernait les aidés, les gabelles, tailles, fouages et autres subsides[1].

Les généraux des finances, nommés aussi conseillers généraux sur le fait des aides, et qui, à cette époque, se réunissaient en chambre des aides et jugeaient en dernier ressort, furent investis du pouvoir d’étendre, de réduire et d’interpréter les règlements et instructions concernant la levée de ces impositions de guerre. Ils jouissaient, depuis leur institution, de l’exemption des droits de vente en gros pour les vins de leur crû. Le

  1. Ordon. du Louvre, t. 7, p. 715 ; t. 8, p. 412, art. 3 et 4 ; t.9, p. 54, 457 et 463.