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Pendant que le roi et le duc de Bourgogne dirigeaient l'expédition contre la Flandre, les Parisiens, voyant leur propre cause dans celle des Flamands insurgés, se munissaient d’armes en attendant l'issue de la guerre. A Rouen, à Reims, à Troyes, à Orléans, à Blois et dans d’autres villes, la révolte s’organisait pour s’opposer par la force au rétablissement des impositions; et dans la Champagne, dans le Beauvoisis, en. Normandie, les paysans vassaux menaçaient la noblesse de renouveler les horreurs de la Jacquerie si le sort des armes favorisait les Flamand; Tout annonçait une vaste conspiration des communes et des serfs contre l’autorité royale et contre » la noblesse; mais la bataille de Rosebèque, où les Flamands furent complètement défaits, prévint les événements les plus funestes en portant le découragement et la crainte dans l’esprit des séditieux du royaume[1].

Après que l'armée victorieuse eut pris possession de Paris comme d'une ville conquise, le gouvernement, voulant punir ses habitants et « garder ce peuple de rencheoir en telles et semblables rebellions, maléfices et desobeissances », désarma les bourgeois, et trois cents des plus riches furent noyés, pendus ou décapités sans autre forme de procès[2].


1383.-Au milieu de la consternation dont ces exécutions frappaient les esprits, on assembla les bourgeois

  1. Hist. de France, par le comte de Boulainvilliers. - Chronique de Froissard, t. 2. - Ordon. du Louvre, t. 6, p. xxx.
  2. Chronique de Froissard, t. 2. - Ordon. du Louvre, préface du t. 6, p. xxxj, xxxij, et p. 685.