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tions, gabelles, XIIIe, XIVe, et autres quelconques ilz soient, et comment qu’ilz soient diz ou nommer. Et voulons et ordonnons, par ces mesmes lettres, que des diz aydes et subsides et de chacun d’iceux, nos diz subgez soient et de meurent francs, quictes et exemps doresenavant à toujours, mais comme ilz estoîent paravent le temps de nostre dit predecesseur le roi Philippe-le-Bel ; et avecque ce, avons octroyé et octroyons par ces presentes à nos diz subgez que choses qu’ilz aient payé à cause des dessudiz aydes ne leur tourne à aucun prejudice ne à leurs successeurs, ne que ils puissent estre traict à aucune conséquence, ores, ne du temps à venir[1].

À cette suppression entière, et plus étendue qu’on ne l’avait espéré, d’impôts qu’il fallait modérer et non pas abolir ; la populace, enhardie par le succès de sa résistance, demande que l’on ajoute l’expulsion des juifs, qui venaient d’obtenir du duc d’Anjou de nouveaux privilèges que sans doute il n’avait pas accordés gratuitement. Au milieu d’un tumulte excité par les nobles, débiteurs des juifs, on pille, dans les maisons de ces derniers ; la vaisselle, les bijoux, les meubles mis en gage ; on détruit les obligations qui leur avaient été souscrites. Les receveurs d’impôts ne sont pas épargnés ; le peuple brise leurs caisses, déchire les registres et les tarifs. Ces excès demeurèrent impunis dans le moment[2].

  1. Chronique de Froissard t. 2. — Mézerai. — Hist. de France par le comte de Boulainv. — Ordon. du Louvre t. 6, p. 527 et 564.- Le Guydon des finances, édition de 1644, p. 207.
  2. Ordon. du Louvre, t. 6, préface, p. xxj, 519 et 521.