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compenses du monarque sur les agents fidèles, et de punir aussitôt les coupables par la pertes de leurs charges, sans avoir égard aux sollicitations des princes du sang, ou des membres du conseil. Enfin, pour la première fois depuis le commencement de la monarchie, peut-être, les dépenses publiques furent réglées annuellement, et des fonds affectés à chaque branche de service[1].

Le roi favorisa l’agriculture en protégeant les cultivateurs vassaux contre les exigences des seigneurs et des officiers de sa maison. Pour ranimer le commerce, il donnait des édits de protection en faveur des marchands italiens, espagnols, portugais, qui fréquenteraient les ports, ou qui s’établiraient dans les villes du royaume; il leur accordait l’exemption des droits de péages, travers et chaussées, dus tant au domaine qu'aux seigneurs, et prononçait de nouveau l’abolition de tous les péages qui, n’étaient pas justifiés par leur ancienneté. Les manufacturiers furent assujettis à des règlements qui, à l’imitation de ceux de Saint-Louis, n’eurent pour objet que de conserver la bonne qualité dans la fabrication des étoffes. Dans la vue encore de propager l'instruction publique et la culture des lettres, les écoliers de l’université furent déclarés exempts des aides sur les denrées qu’ils achetaient pour leur consommation et sur celles qu’ils récoltaient; l’immunité s’étendit aux livres, enluminures et parchemins qui leur étaient nécessaires. On renouvela les ordonnances rendues sous le règne précédent pour soumettre l'orfèvrerie à des essais et à des marques légales, qui, en

  1. Ordon. du Louvre, t. 4, 5, 6 et 17.