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qu’il trouva dans le plus grand désordre. La pénurie du trésor, les retards qu'éprouvait la paye des gens d’armes, les excès qui en résultaient, et les plaintes qui s’élevaient de toutes parts, témoignaient hautement contre les « deliz, exacions, fraudes, baraz, malices, roberies, pilleries et rapines, » que commettaient les préposés à l’établissement, à la répartition, au recouvrement ou à l’emploi des deniers publics, sans exception des officiers royaux, qui, tous, détournaient et appliquaient à leur profit la substance du peuple, « par leurs mauvaises convoitises, par cauteles, voyes diverses et malices exquises. » Le roi s'occupa de rendre les impôts moins onéreux et plus productifs par la suppression de certaines immunités usurpées, par la réduction des gages et du nombre des agents du fisc, et par la diminution de moitié du droit sur le sel; modération qu’il accorda à la prière des membres d’une assemblée fut convoquée à Compiègne (1367). Il interdit aux gens d’église, aux nobles, et à ses officiers, de se rendre cautions des fermiers des aides. En même temps les revenus de la couronne s’augmentaient par la réunion au domaine des biens et droits qui en avaient été détachés à titre de donations depuis le règne de Philippe-le-Bel, et par une administration meilleure. Des règlements fixaient les époques de paiement de l’impôt, les frais d'exécution, les modes acquittement des assignations, des versements au trésor, et d’apurement des gestions. Des réformateurs eurent commission d’aller dans les provinces pour y rechercher les malversations qui se commettaient dans les finances, dans les forêts, dans la marine, dans la revue des troupes, avec l’autorisation d'appeler les ré-