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les juifs donnèrent ausi leur contingent forcé, et le travail sur les monnaies reprit sa funeste activité[1].

1360. - Enfin le traité de Brétigny mit fin aux hostilités avec l'Angleterre. Par ce traité la France cédait en toute souveraineté le Poitou, la Saintonge, l’Agenois, le Limousin, le Périgord, l'Angoumois, le Rouergue, le Quercy, les pays de Gaurre et de Bigorre, celui de Montreuil-sur-Mer, la côte du Gravelines à Calais, et les comtés d’Oye, de Guignes et de Ponthieu. De son côté le roi Édouard, en conservant la Guyenne, renonçait aux villes et places dont il s’était emparé en Normandie, dans la Touraine, le Maine, l’Anjou, la Bretagne et la Flandre; mais on devait lui payez pour la rançon du roi trois millions d'écus d'or, acquittables quatre cent mille écus à Calais, deux cent mille en deux termes de la même année, et le reste dans les six années suivantes, à raison de quatre cent mille écus par an[2].

Au moment où le traité fut signé, « la France étoit à l'agonie, et pour si peu que son mal durât, elle alloit périr. » Son territoire, sillonné depuis six années par des armées indisciplinées, avait été ravagé par les gens de guerre anglais, français, navarrois, et par les aventuriers étrangers qui, suivant tour à tour les différentes bannières, n’avaient souvent pour solde que le pillage. Ces derniers, licenciés sans paiement à la

  1. Ordon. du Louvre, t. 3, p. 193, 301, 302, etc.
  2. Préambule de l’ordon. du 15 décembre 1360. - Mémoires de Ph. de Commines. — Chronique de Froissard.