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et dont l’émission causait une sédition violente dans la capitale[1].

1358.- Les états cependant avaient autorisé la levée de ce qui était encore dû de la faire de huit deniers et de la gabelle, ainsi que du second subside qui avait remplacé ces impositions. Mais le conseil extraordinaire en employait le produit à soudoyer les troupes nécessaires pour l’accomplissement des complots de Marcel et des desseins criminels de Charles-le-Mauvais; desseins que favorisait le mécontentement excité dans tous les corps de l'état par les vices de l’administration précédente. La noblesse cherchait à s’allier avec les communes, dans l’intention de recouvrer leurs privilèges respectifs; mais le dauphin prévint les conséquences de cette union par des insinuations adroites qui jetèrent la défiance entre les seigneurs et les villes. Sur ces entrefaites ce prince, que des membres des états réunis au parlement de Paris avaient déclaré régent, se voyait réduit à solliciter des provinces ou des villes, par des commissaires ou par lui-même, des secours en hommes et en argent; et il trouva dans la fidélité de plusieurs états-provinciaux ce que les états-généraux lui avaient refusé[2].

Le clergé vint aussi au secours du régent ; Les contributions sur les biens de l’Église, qui étaient ordinairement d’un dixième des revenus, avaient été portées à une décime et demie. Dans ce moment de détresse

  1. Ordon. du Louvre, t.3, p. 123 à 146.
  2. Ordon. du Louvre, t. 3, préface, p. xliv, lxxij, et 212, 221 t suiv. - Hist. de France par le comte de Boulainvilliers.