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grand peine estoit homme qui en juste payement des monnoyes de jour en jour se pust connoistre. »

1355. — Les droits à l’exportation des laines furent augmentés, puis étendus. aux toiles et aux fils fabriqués en France. Mais-il fallait à la couronne des ressources moins incertaines et plus abondantes pour opposer des armements aux entreprises de Charles-le-Mauvais, et aux attaques dirigées simultanément par Édouard d’Angleterre et par le prince de Galles son fils, sur plusieurs points du royaume. Déterminé par la nécessité, le roi Jean avait convoqué au château de Ruel une réunion de seigneurs, dans l’espoir d’en obtenir une aide. Mais cette tentative n’ayant pas obtenu le succès qu’il en attendait, le prince se détermina à « mander et assembler les bonnes gens du royaulme de la Langue d’Oyl et du pays coutumier de tous les trois estatz; c’est à sçavoir : archevesques, evesques, abbez et chapitres, nobles du sang royal et autres, ducs, comtes, barons, chevaliers et autres, et aussi des bourgeois et habitants des citez, chasteaux et bonnes villes du royaulme; et leur feist le roi exposer en sa présence, en la chambre du parlement, l’estat des guerres, par le chancelier de France, et leur requist que ils eussent sur ce advis ensemble que ayde ils pussent faire au dict roy de France qui feust suffisant pour le faict de la guerre. Et pour ce que le dict roy de France au roit entendu que les subjects du royaulme se tenoient fortement pour gesnez de la mutation des monnoyes, le dict roy de France offrit a faire forte monnoye et durable, mais que on lui feisse