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positions qui atteignaient directement les propriétés foncières ou la consommation, parce qu’elles portaient atteinte à leurs anciens privilèges, n’attachaient alors aucune importance au commerce avec l’étranger ni à l’industrie, puisqu’ils abandonnaient ces deux sources de prospérité publique à toutes les mesures dictées par le seul intérêt du fisc. Cette indifférence a autorisé nos rois, à considérer les droits de traite comme appartenant au domaine de la couronne.

Philippe de Valois se conforma d’abord à l’engagement pris par Louis X de fabriquer des monnaies semblables pour le poids et pour le titre à celles qui étaient faites du temps de Saint-Louis. Dans la suite, faisant revivre le funeste droit de seigneuriage, il eut, comme ses prédécesseurs, recours à l’altération des espèces ; mais, pensant ôter aux peuples la connaissance de cette mesure funeste au commerce, il exigea des officiers des monnaies le serment de tenir l’opération secrète.

Nos rois considéraient avec raison la décime des revenus ecclésiastiques comme une ressource habituelle ; mais l’assentiment du pape était devenu nécessaire. Philippe en obtint la levée pour trois années d’abord, l’occasion d’un projet d’expédition à la Terre Sainte, qui n’eut d’autres résultats que d’immenses préparatifs dans les ports de la Méditerranée, et l’autorisation s’étendit jusqu’à dix années.

Ces secours n'étaient pas suffisants pour repousser les armes d’Édouard III. Philippe en obtint de plus puissants des trois ordres, qu’il convoqua tantôt collectivement, tantôt séparément, en assemblées provinciales ou générales : ils lui accordèrent une impo-