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à Toulouse et à Paris, en 1356, par le dauphin, à l’effet de procurer la rançon du roi. - Dévouement des états de Toulouse. - Exigences des états de Paris sous l’influence de Marcel. - Conseil extraordinaire. - Opérations sur les monnaies. - Conditions du traité de Brétigny.- Rentrée du roi, et aide imposée pour le paiement de sa rançon. - Provinces rachetées des aides, et origine des douanes intérieures.


1322.— Charles-le-Bel suivit à plusieurs égards les errements de son prédécesseur. Ne pouvant triompher de l’opposition des seigneurs à l’établissement de poids, de mesures et de monnaies uniformes dans tout le royaume, il adopta l’unité d’espèces pour les provinces qui relevaient directement de la couronne[1].

Au mépris des ordonnances de Philippe V, les financiers, receveurs et fermiers des impôts, presque tous Italiens, s’abstenaient de rendre compte, et continuaient leurs « fraudes et malices. » Ils furent l’objet de recherches rigoureuses; on confisqua tous leurs biens, et on les renvoya en leur pays « aussi gueux qu’ils en étaient venus. » Ces exemples étaient impuissants sur les maltôtiers ultramontains, habitués à exploiter le royaume à leur profit, puisque vingt ans plus tard Philippe-de-Valois, après avoir, pour les mêmes motifs, révoqué tous les receveurs et fermiers, et fait juger leurs comptes, déclara les Italiens et autres étrangers exclus de tout maniement de deniers en France.

Charles-le-Bel cependant ne négligeait pas les ressources habituelles du fisc : sous le nom de droit de rêve et de haut passage, on éleva le tarif des douanes sur toutes les marchandises exportées du royaume, et,

  1. Ordon. du Louvre, t. 3, p. 5.