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ses prédécesseurs, il ordonna la réunion à la couronne de toutes les parties du domaine aliénée ou échangées depuis Saint-Louis; et, pour éviter les surprises qui pourraient lui être faites, il défendit qu’aucune demande en don à héritage lui fût adressée ailleurs qu’en présence de son grand conseil[1].

La mesure qui remettait la couronne en possession des biens qui en avaient été détachés était une juste conséquence du principe de l'inaliénabilité du domaine royal, principe rétabli par Philippe V, toujours invoqué dans la suite, mais qui n’empêcha pas que la faveur, l’adresse ou l’importunité, secondée par une administration vicieuse, ne réduisit à peu de chose l’immense patrimoine de nos rois.

1317. - On trouve à cette époque la trace certaine des différentes institutions qui distinguaient les provinces septentrionales de la France connues sous la dénomination de Langue d'Oyl, et les provinces méridionales, autrement Occitanie ou Langue d'Oc, lesquelles comprenaient tous les pays situés au-delà de la Dordogne. Philippe-le-Long, ayant fait assembler à Bourges les procureurs ou députés des bonnes villes et lieux notables du Languedoc, d’après les plaintes qui lui furent faites des atteintes portées par les officiers royaux aux privilèges de ces provinces, le roi confirma leurs habitants dans la jouissance des coutumes, libertés, franchises et juridictions qui avaient été maintenues par Saint-Louis[2].

  1. Ordon. du Louvre, t. 1. p. 626, 665 et suiv., et 670.
  2. Ordon. du Louvre, t. 8, p. 474.