Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une porte. Mais, sans doute, resta-t-il lugubre. Toujours est-il qu’à un moment :

— Où est Loideau ? bafouilla Villiers.

Je crus répondre :

— Où ? Je n’en eus plus la force : cela fit :

— Ouf !

Le lendemain, je m’éveillai dans un lit. Ce lit était le mien, puisqu’il se trouvait dans ma chambre. Mais où avait passé ma chemise ? Et pourquoi ce gant blanc, si correctement boutonné à l’envers ?

On frappa à ma porte ; quelqu’un entra, timide :

— Bonjour, Monsieur. Je suis Loideau.

— Qui ?

— Loideau, Monsieur.

— Loideau ?… Ah ! non, mon vieux, pas de blague. Hier, tu étais noir, maintenant te voilà blond !… Loideau, tu n’es pas Loideau !

— Loideau, quand même, Monsieur. Je suis le frère, le peintre.

— Ah ! Loideau a un frère qui est peintre ?

— Oui, Monsieur. Ne l’avez-vous pas vu ?

— Si. Il est ici.

— Ici ! Où ça, Monsieur ?

— Là… où vous êtes : c’est vous le frère, le peintre.

— Vous plaisantez, Monsieur. Je veux dire : N’avez-vous pas vu, mon frère ?

— Si… Hier.

— Mais aujourd’hui, Monsieur ?

— Ma foi ! non.

— Nous, non plus, Monsieur ! Il a décou-