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connaît le « Je vais là » du journal. Parler de ceci, pas de cela, ailleurs glisser, il sait beaucoup de choses ; il ne sait pas toujours le « pourquoi » des choses qu’il sait. Les patrons, non plus, ne savent le pourquoi de certaines choses que, lui, il sait. On peut le dire : le secrétaire est un vieux renard qui la connaît dans les coins. Aux patrons, le gibier des grandes chasses ; pour lui, modestes, bons quand même, hier une poule, demain un faisan.


Problème.

Pour le secrétaire, le problème se pose tous les jours. Peu ou beaucoup de nouvelles, les pages de notre journal doivent être pleines et ne peuvent être que pleines. Une fois, trop de matière ; une autre, pas assez. Cependant, régulièrement, le journal a son nombre de pages. Comment cela se fait-il ? Chut…


Le Plomb.

Sorti des mains du secrétaire, l’article, dont l’auteur est si fier, ne reste même pas de la copie. Il entre à l’atelier, où l’opérateur le compose à la linotype et en fait du plomb ou de la composition. C’est sous ce nom, ou, si l’on préfère, sous celui de filet, d’écho, de fait divers que l’article sera introduit dans ce qu’on appelle la forme. Il prend de la place : on le mesure à la ficelle.

Bien qu’en plomb, la composition veut être manipulée avec délicatesse. Tout à l’heure on la soulèvera pour la placer dans la forme