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Dire, ne pas dire : il y a des informations en trois colonnes et de minuscules tassées en une ligne. Il y a l’information, bonne fille, la jupe au vent ; et la sournoise, la jupe serrée, les dents qui mordent. Il y a l’information, le cœur sur la main, et l’autre, exactement le contraire de son sourire. Il y a l’information qu’on donne comme ça, où elle tombe ; et celle qu’à sa place on ajuste, comme dans un fusil, près du chien, la cartouche.

Telles quelles, ces informations, nous devons les donner nombreuses et vite. Plus nombreuses et plus vite on les donne — plus on devient un « journal bien informé ».

Remarquez-le : Nous sommes « le journal le mieux informé ». Nos confrères se disent aussi « le journal le mieux informé ». Ne cherchez pas à comprendre.


Le Secrétaire.

Informations, articles, écho, prix du beurre, critique de théâtre, ce qui entre dans notre journal devient de la copie, en passant d’abord sous le crayon du secrétaire.

Modeste crayon ! Il met les titres. Il arrange, triture, corrige. Il applique certains principes, les uns qu’on explique dans la grammaire, les autres qui ne sont pas de la grammaire. Un trait par ci, et cette phrase qui boite se redresse : cela, c’est de la grammaire. Une virgule par là, et ces trois lignes qui suggéraient « noir », affirment « blanc » ; cela, ce n’est plus de la grammaire.

Demi-confident des patrons, le secrétaire