— C’est du sport, ça !
— N’fait rien. Ordre de la direction : doit passer dans la une. Et on donne le portrait : voici le cliché.
Le chef qui l’a déjà casé bien des fois :
— Encore cette brute ! Où mettrons-nous ça, Monsieur Sinet ?
— Ne vous en faites pas. Nous allons ouvrir un trou. Tenez, là : à la place de l’Italien et de l’article.
— Qui ne passent pas ?
— Non ! Pas intéressants. À la fonte !
L’article avec ses quelques cent lignes :
— Kling ! Klang ! Kling-Kling !
Le cliché d’une seule pièce.
— Bing.
Des jours plus tard. M. Sinet, a très chaud devant la une :
— Embêtant, Rogniez ! Jamais nous ne la remplirons.
— Je vous l’avais dit, Monsieur. La copie venait mal : il fallait prévoir.
— Nom de Dieu de nom de Dieu ! Qu’allons-nous fourrer dans ce trou ?
Rogniez, en chef qui connaît son métier :
— Dites donc, Monsieur Sinet. C’est encore « le petit chef » qui devra sauver son secrétaire… Et l’Italien de l’autre jour ?
— L’It… Tiens, oui : ces bougres se battent toujours. Ils ont même pris un patelin. Ça va. Comme texte, euh !… comment s’appelait-il, Rogniez ?
— Ma foi, Monsieur…