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locaux, de beaux locaux, des locaux avec des cuivres comme de l’or, des tapis comme du velours, d’autres où c’est le contraire de l’or et de ce velours.

Dans ces locaux, il y a des sous-locaux : grands bureaux, petits bureaux ; dans ces bureaux, des armoires : armoires où fourrer des livres, armoires où classer des journaux, armoires dont on ne saura jamais que faire.

Il y a des coffres-forts. De gros coffres-forts, de petits coffres-forts, de grandes caisses, de petites caisses ; tous les jours, pour le public, la grosse caisse.

Il y a des divisions : l’administration, en guerre avec la rédaction ; la direction, en guerre avec la rédaction et l’administration ; l’expédition, en guerre avec l’administration, la rédaction, la direction.

Il y a des ateliers : l’atelier où l’on compose, l’atelier où l’on grave, l’atelier où l’on cliche, celui où l’on met en pages, celui où l’on imprime.

Dans tous ces locaux, il y a des gens. Des gens qui entrent, des gens qui sortent ; de grands bonshommes, de petits bonshommes, de gros bonshommes, de sales bonshommes.

Il y a des gens qui écrivent, des gens qui pensent ; dans un bureau, un type qui se gratte le nez ; quelque part, sur une chaise, un type qui pleure.

Il y a le personnel : des directeurs, des secrétaires, des rédacteurs, des correcteurs, des administrateurs, des metteurs, des entremetteurs.

Quand on entre, il y a des huissiers qui disent : « Où allez-vous ? » quand on sort : « D’où venez-vous ? »