Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au bout de huit jours, l’article revint annoté de rouge par le crayon de M. Dufour. Tel passage était trop long ; tel autre, trop court. M. Villiers n’avait rien dit de la famille. Il s’étendait trop sur cette encyclique, pas assez sur celle-là.

La famille ajoutée, l’encyclique allongée, l’autre raccourcie, Villiers remit l’article aux directeurs.

Au bout d’un mois, il lui revint, annoté de bleu par le crayon de M. Siburd. Ces détails familiaux étaient complètement inutiles. Pourquoi M. Villiers parlait-il tant d’une encyclique, si peu d’une autre ; tel passage était trop résumé, tel autre trop allongé.

Cela prit encore des jours…

Villiers n’eut aucune chance avec cet article. Le Pape, qui souffrait de la goutte, guérit, lança de nouvelles bulles et pas mal d’encycliques. Quand il mourut vraiment, une histoire politique tracassait les patrons. Ils se trouvaient en conférence avec M. Vachard. Villiers entra pour les prévenir :

— Messieurs, le Pape est mort !

— Qui ça est mort ?

— Le Pape, Messieurs…

— Ah !… Eh bien ! qu’il repose en paix, le brave homme.

Il n’y eut pas de place pour l’article.