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— Oui, après-demain soir.

Montage de cou à part, tout cela est parfaitement conforme à la règle.

Le surlendemain, nous sortons. Que peut-on faire quand on aime une petite Hélène ?

— Si nous dînions ?

— Mais oui, dînons.

Petit restaurant où l’on s’embrasse, petit théâtre où l’on entremêle les doigts, bouquet de roses : « Pour toi, mignonne… » Mlle Hélène est enchantée. À minuit, me voilà perplexe. Je sais comment cela finira. Le petit singe y pense aussi. Mais où ? Chez moi, il y a les miens. À l’hôtel ?

— Oh ! a fait Hélène, très rouge.

Nous tournons : elle guide. Une rue, deux rues : un verre. Une avenue, d’autres rues : un re-verre. Puis tout à coup, une maison :

— C’est chez moi. Tu vois, là haut !

Oh ! oh ! Le petit singe aurait-il si bien combiné les choses ?

— Alors, c’est chez vous ?

— Oh ! non. Voyez la lumière : c’est maman.

— Ah ! maman ! Mais alors ?

— Eh bien, voilà.

Après tout, cela vaut, mieux. Un peu déçu, quand même, je la regarde sonner, je la suis sous le porche, j’arrive, avec elle, au pied d’un escalier. Elle s’assied, je m’assieds. Je l’embrasse, elle m’embrasse. Je recommence, elle recommence, et, pour des baisers d’escalier, je trouve qu’elle recommence un peu trop. Puis : « Au revoir, ma chère Hélène », je me retire — bredouille.

Au journal, tout le monde a su que je