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Il y a les copains d’antan, qui ont dit : « Le malheureux ! Il est fichu. Il vend sa liberté » et me trouvent moins fichu, parce que :

— Je publie un roman, mon cher…

— Je donne une conférence, mon vieux…

— J’expose mes tableaux.

Il y a même les vrais amis — hélas ! aussi avec des conférences, des tableaux, des livres.

Mes pauvres amis, une fois pour toutes : à l’UPRÈME, je ne suis pas votre ami ; je suis un secrétaire : un esclave, un mufle, ce qu’il vous plaira. Et que ce soit dit.


Le Flic.

Il a frappé :

— …spèce d’idiot !

Il se présente bien gentil, grosses moustaches, grosses semelles, gros doigts pour former de gros poings.

— Bonjour, Monsieur, je suis l’agent Untel.

— Han !

— Oui, Monsieur. C’est moi qui ai prrrocédé à l’arrrestation du crrriminel de la rrrue Noirrre.

— Han !

— Grosse affaire ! M. le Rédacteur vous a sans doute remis son article ?

— Han !

— Alors si c’était un effet de votre obligeance, vous citerrez mon nom dans votre journal : l’agent Untel, Monsieur. U-n, un, t-e-l, tel. Pour ma femme et mes chefs, vous comprenez ?

Il me tend la main. Tiens ! tiens ! Où donc ai-je vu cette main, en marteau sur un dos ?