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brochets d’ici. À la fin d’un été, pendant l’automne qui suivit, puis durant tout l’hiver, le Rhin demeura presque à sec. Il eut, ensuite, une crue et, pendant dix mois, faillit déborder. Puis il descendit brusquement et stagna ainsi.

Cependant, régulière comme le Rhin, tous les jours, à grand frais, une Zeitung est lancée dans un train, traverse des paysages, arrive au journal, passe aux mains d’un employé qui laisse tout là pour le monter à M. le rédacteur Villiers.

Villiers sait. Il attrape le paquet, et d’un beau geste l’envoie dans le coin où meurent les papiers inutiles.

Un soir, le chef a pour la rubrique un geste du même genre…

Et c’est, pour les brochets d’ici, comme s’il n’y avait jamais eu de Rhin en ce monde.


Quelques notes biographiques.

Rubrique intermittente : les renseignements que l’on donne sur la carrière du grand homme qui vient de mourir. Le lecteur aime savoir, « Un Tel est mort. » Fort bien. Que faisait-il de son vivant ? Sa politique ? Ses enfants ? Ses petites amies ? Si c’est une tragédienne, quels furent ses rôles ? Si c’est un pape, ses encycliques ?

À cause des imprévus, ces notes sont prêtes d’avance avec un titre choisi une fois pour toutes. Chaque personnage a les siennes. Il mourrait à cinq heures quinze, que, dans l’édition de cinq heures trente, ça y serait. C’est consolant.