est oublieux et, déjà, dans certains journaux moins lus… : Cric-crac-crac-cric, quatre coups de ciseaux sont vite donnés. Avec de l’adresse, trois suffisent. Un peu de colle achève le reste.
Critique Théâtrale.
Elle est tenue par M. Galerville qui a du si bel or au bout de ses cigarettes. Il fait les générales, pas toutes, celles dont on dit : « Dans l’assistance, remarqué M. Galerville… »
M. Galerville est le poète des élégances. Ses comptes rendus sont comme ses poèmes et ses poèmes comme ses mouchoirs : très parfumés et de la morve. Rien à redire : c’est correct, c’est soigné, avec cette réserve que M. Galerville poète sera, quelque jour, M. Galerville auteur dramatique. Alors : « Bravo, les directeurs ! Exquis, les acteurs ! Quant à la pièce, peuh !… »
Un jour, sur la table de Villiers, je trouve un calepin avec des notes : « Succès éblouissant… Incomparable tragédienne… »
— Qu’est-ce ? Tu épingles les bourdes de M. Galerville ?
— Non, fait Villiers qui se donne la peine de rougir.
Il faut savoir. Les générales que M. Galerville refuse sont pour Villiers. Quelle chance ! Villiers va au théâtre pour s’amuser. Il amène sa femme, se paie un souper et ce serait gâter son plaisir s’il devait penser aux lignes à écrire. Vite, dans son calepin, au petit bonheur : « Succès éblouissant… l’incomparable tragédienne… »