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La Soupe.

Ce n’est pas que de la soupe : c’est du gigot, c’est une tomate farcie, c’est du macaroni au fromage. Cela s’appelle : « La bonne cuisine ». Nous préférons : « La soupe ». J’en ai la charge. Une fois pour toutes, j’ai dit au chef :

— Rogniez, voici un livre de cuisine. Tous les jours il faudra une recette Arrangez-vous.

— Bien, M’sieur.

Le chef n’est pas opportuniste. Il a partagé le livre entre les hommes des linotypes qui l’ont composé jusqu’au bout. Suivant le trou à boucher, il sert le civet de lièvre ou la compote de pommes. Que la chasse soit fermée ou les vergers sans fruits :

— Tatata ! C’est bon assez.

Quand le livre est au bout, on recommence.

Une fois, le chef malade, son remplaçant m’arrive :

— M’sieur, nous ne trouvons pas la soupe.

— Qu’à cela ne tienne !

J’écris :

Œufs à la coque. — Plongez dans l’eau bouillante
et ne laissez pas durcir.


Bulletin de l’Étranger.

Aurons-nous une nouvelle guerre ? Qu’a dit ce diplomate ? Que sied-il de penser du nouveau cabinet chinois ? En plus long que dans les dépêches, des lecteurs aiment que l’on discute ces questions. Mais notre chroniqueur