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On l’appelle Papa, sans l’offusquer. Il est vieux. Il est devenu veilleur, parce qu’à son âge c’est un métier facile qui vous repose la nuit des petites fatigues que l’on a prises pendant le jour.

— Je commence à cinq heures. Je me tiens dans la salle d’expédition, près de la cour, d’où je vois qui entre et qui sort. En arrivant, je n’ai rien à faire : je donne un petit coup de main à M. Alphonse qui est en plein dans son travail, avec ses vendeurs. Il me laisse un ballot de journaux pour dormir.

— Ça n’est pas trop dur ?

— Je ne me couche pas tout de suite. Je fais ma première visite à la chaufferie : l’hiver ça doit brûler ; l’été, ça ne peut pas. Il y a aussi la cave aux vieux papiers qui se trouve à côté : une allumette est si vite jetée !

— Ensuite, vous gagnez votre lit ?

— Les vendeurs sont partis. Il traîne des bouts de papier, des ficelles, des croûtes. M. Alphonse n’aime pas cela. Je donne un coup de balai. C’est le moment où les rédacteurs qui ont travaillé le jour, lâchent leur service. Ces Messieurs sont pressés : ils oublient leur électricité. Quand on en brûle trop, on m’en fait la remarque.