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Richard s’abat sur l’épaule, la main de ce flic.

— …Je lui réponds : « Et ça, mon bonhomme ! Service de presse ».

Il fait signe de montrer son service de presse.

— Tout de suite il me laisse passer. Le Roi m’aperçoit. Je lui lance un clin d’œil…

Il répète son clin d’œil.

— …Je lui montre mon objectif.

Il le montre.

— …Clic : ça y est ! Je salue : Merci, Majesté !…

Le chapeau de Richard salue très haut sa Majesté.

Comment voulez-vous que sa photo soit un peu floue ?

— Et celle-ci, Richard ?

— Belle, n’est-ce pas ? Le cortège passait. J’étais sur une échelle. Il aurait pu ne pas me voir, et puis un roi qui regarde en l’air, c’est bête. Je redescends, je me glisse jusqu’au cordon des gardes, je me couche entre les pattes d’un cheval : comme ceci, et, clic.

— En effet, Richard. Mais il me semble, que ce que l’on voit le mieux, c’est quelque chose de rond, on dirait le ventre d’un cheval.

— Bien sûr. Les lecteurs verront que je me suis donné du mal.

— Oui, Richard. Mais voici une photo de votre collègue. On voit tout, la reine, le roi, le landau, les chevaux, leurs gourmettes : c’est net.

— Net ? Et après ? Qu’est-ce que cela prouve ?