Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Toc-toc !

— Toc-toc-toc !

— …trez !

— …spèce d’idiot.

Le …spèce d’idiot, c’était moi. Je …trai :

— Pardon, Messieurs.

Les « Messieurs » étaient deux : un vieux gris, derrière une table, en train d’écrire ; un jeune blond, debout, qui le regardait faire.

Je m’adressai au vieux gris :

— Monsieur le Secrétaire, sans doute ?

— …faitement.

— Les directeurs m’ont engagé. Ils m’ont dit de venir à 4 heures et de prendre contact :

— Fort bien. Prenez.

Il se remit à écrire. Je vis une chaise, je m’assis. Je ne disais rien, on ne disait rien. C’était « prendre contact ».

Le lendemain, je ne me trompais plus de porte ; je ne frappais pas pour …trer.

Le vieux me dit :

— Ah ! bonjour, cher ami.

Le jeune.

— Ah ! bonjour, mon petit.

Le contact était pris.

On m’avait expliqué :

— Vous travaillerez, la nuit, au secrétariat. Attendez M. Duvard, il vous mettra au courant ; il viendra vers les 7 heures.

Il vint vers les 8 heures. Il était jeune, ni gros, ni maigre, l’air important, parce que, le menton dans le col, il portait ce menton sur la gorge. Il dit :