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Un jour.

Au secrétariat, certain jour.

Trois heures, Robusse arrive, Gneip arrive, Cédron arrive. Ce n’est pas leur heure : ils arrivent. Voici M. Léfime qui arrive ! Voilà M. Galerville qui arrive ! Ceux-là, rarement, ils arrivent ; aujourd’hui ils arrivent. M. Sinet qui, à trois heures, travaille généralement seul, ne s’étonne pas de tout ce monde qui arrive.

— Tiens ! mon cher Galerville !… Bonjour, Monsieur Léfime… Hé ! Robusse, mon petit…

À chacun suivant son rang…

On prend une chaise. On cause. Pas beaucoup :

— Ça va ?

— Oui.

— Pas de nouvelles ?

— Heu !

Un peu comme des gens qui attendent. On lorgne le petit téléphone qui, d’aventure, pourrait dire quelque chose. On n’en parle pas : ce serait gênant.

— Il fait beau, annonce quelqu’un.

— Oui.

M. Léfime tire son mouchoir et sent bon. Il fait la critique des concerts :

— Hier, commence-t-il, j’ai entendu…

Mais le petit téléphone intéresse bien plus ; c’est lui qu’on surveille.

Trois heures et demie. Jean Lhair arrive. Un autre jour, il serait à la Chambre : il a raté la Chambre. Jean Lhair est cynique. Il montre l’appareil ; ses doigts font un signe :