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petit ». J’ouvre et qu’est-ce que je lis ? Jean Lhair avait bu du vin ; il avait pris un numéro trop bas. Il rectifiait : au lieu de 0131, il est arrivé, il fallait lire 0132, il n’est pas arrivé.

— Fichtre ! Ta belle copie au diable ! Tu cours aux machines, tu la retires ?

— On allait rouler. J’avais mis trois heures à l’écrire. J’y tenais ; et, après tout, qui aurait pu prouver que j’avais reçu ce deuxième télégramme ?

— Et tu as laissé passer une nouvelle qui était fausse ?

— Oh ! fait Sinet qui a entendu ; il y a des nouvelles qui sont vraies avant qu’elles arrivent.


Agences.

Que fait-on au Chili ? Que se passe-t-il en Polynésie ? Où irait-on s’il fallait, dans tous les coins du monde, envoyer des reporters ? Les Agences y suppléent. Reliées par fil à leurs, correspondants, maniant, au surplus, avec sagesse, les ciseaux et la colle, elles centralisent les nouvelles et deviennent, si l’on peut dire, le journal des journaux.

Cette copie nous arrive, tapée à la machine sur un papier à l’odeur aigrelette, dans un vilain français que l’on peut appeler du français d’Agences. C’est fort bien. Mais pourquoi, certains jours, cette dissertation sur les blés d’Amérique et cette tirade diplomatique, à quoi tend-elle ? Travail subtil pour le secrétaire.